Romane Delarue, rencontre entre sociologie et architecture

Qu’est-ce qui vous a amené à devenir architecte ?

C’est une bonne question ! C’est un domaine qui m’a toujours intéressée. la vocation s’est construite au fur et à mesure des études et des domaines parallèles à l’architecture que nous découvrions comme la sociologie. Ainsi donc, je m’y suis donc accrochée et j’ai approfondi le lien entre cette science et l’architecture par une licence d’anthropologie/ethnologie réalisée à l’université de Strasbourg.

En effet, vous avez une formation en sciences sociales. En quoi cela influence-t-elle votre manière de concevoir l’architecture ? ?

Ma licence en anthropologie-ethnologie a changé ma vision globale de l’architecture. J’y ai développé un regard et une approche beaucoup plus spécifique. Pendant cette formation, j’ai énormément voyagé et réalisé des enquêtes de terrain dans différents pays. J’ai appris à me détacher du prisme occidental par lequel on appréhende l’habitation en général.

Aussi, j’ai pris conscience que différents modes d’habiter existent à travers les cultures . Il faut savoir les lire, les comprendre pour concevoir des espaces adaptés. Bien que je n’applique pas systématiquement cette pratique à chaque projet que je réalise à Paris, cela m’a donné un certain recul qui me permet de concevoir autrement les espaces pour mes clients.

Quel est le projet dont vous êtes le plus fier?

En architecture ce sont toujours les missions complètes les plus intéressantes car on fait évoluer le projet jusqu’en chantier où les derniers détails se dessinent. Le chantier passage du charolais est le projet dont je suis le plus fier. Il consistait à rénover entièrement un appartement parisien au dernier étage et des combles pour une création de mezzanine.

Ce fut un vrai challenge car la configuration de la charpente rendait le positionnement de l’escalier compliqué pour optimiser les espaces de vie, surtout lorsqu’on sait qu’à Paris le moindre mètre carré a son importance. J’ai donc dessiné un escalier sur-mesure sous lequel venait s’insérer la cuisine. Un bel objet de design très satisfaisant à imaginer !

Quels sont vos outils de travail ?

L’utilisation des logiciels sur ordinateurs tels que Autocad et Sketchup est bien souvent la norme. Cependant, je suis l’exception à la règle. Je travaille sur Rhinocéros 3D, un logiciel de joaillier et de designer d’objet qui offre une grande liberté de dessin notamment concernant les courbes..

Vous travaillez beaucoup en modélisation 3D. Quels en sont les avantages ?

Il y en a plusieurs ! L’utilisation de la 3D en conception architectural permet des échanges fluides avec les clients les permettant de se projeter. De plus, cela permet également d’avoir un support pour discuter avec les entreprises.

Vous faites aussi bien de la construction neuve que de la réhabilitation. Quels sont les défis auxquels vous faites face lors de ces projets radicalement différents ?

Bien qu’on ait l’impression d’avoir une certaine liberté de création lors de construction neuve, j’ai observé qu’on est en réalité très restreint par les différents système de règlementation.  Il y a de nombreux véreux à la créativité tels que les plans locaux d’urbanisme, le budget, etc. Par ailleurs, j’apprécie la dimension écologique lié à réhabilitation. Plutôt que de détruire et refaire à neuf, on rénove et on prolonge la durée de vie.

Vous accompagnez vos clients dans leur projet de A à Z (définition des besoins du client jusqu’à la phase de décoration). Y a-t-il une étape qui vous plaît plus ?

La phase de conception est mon étape préférée. Chaque profil de client est différent, certains sont très impliqués d’autres beaucoup moins. L’étape de présentation des propositions en modélisation est la plus satisfaisante car ils sont souvent surpris et cela ouvre un dialogue. Plusieurs idées et projections en ressortent.