Partons à la rencontre de la fondatrice de l’agence d’architecture éponyme Hélène Guillou. C’est au sein de son appartement chaleureux que nous nous rencontrons. Nous échangeons à propos de ses débuts depuis son enfance à son épanouissement dans le monde artistique. Elle nous dévoile son univers, ses conseils et ses sources d’inspirations.
Ni agence d’architecture d’intérieur, ni bureau de design,ni artisan indépendant, Hélène Guillou Architecte est tout cela à la fois
Diplômée des Beaux-Arts d’Angers et de l’ENSA Paris-La Villette, Hélène Guillou a la double formation architecte HMONP et architecte d’intérieur. Au sein de son agence créée en 2018, elle développe des projets de rénovation, de réhabilitation d’appartements, de maisons mais également des bureaux.
Elle intervient sur tous les aspects du projet, de la conception jusqu’à la livraison du chantier en passant par le suivi, les relations clients, les fournisseurs et le choix des entreprises.
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Qu’est-ce qui vous a amené à devenir architecte ?
La grande question ! Cela va peut-être faire un peu cliché mais j’ai toujours voulu faire ce métier. Depuis toute petite, j’ai une sensibilité à l’espace, et j’ai toujours voulu dessiner des maisons. Je voulais également faire les Beaux-Arts pour être artiste peintre. Au sein de cette institution, j’ai fait une section design d’espace architecture d’intérieur.
Ma mère me raconte que lorsque j’étais petite, je dessinais des plans de maisons à la craie. Même dans des boîtes en carton, je faisais des petits cloisonnement de pièces. Cependant, je ne saurais dire d’où vient mon envie d’être architecte. J’ai notamment la chance d’avoir des parents qui m’ont beaucoup aidé à cultiver la pratique artistique. Comme j’étais créative et que j’aimais toucher à tout, ils m’ont aidé à développer cette sensibilité en m’inscrivant à des cours de dessin.
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Quel a été le plus gros challenge depuis la création de votre agence ?
Architecte est un métier challengeant donc des défis, il y en a tout le temps. Chaque projet est unique, avec des clients différents, des contraintes diverses. Certains se ressemblent un peu mais globalement, à chaque fois, c’est un nouveau recommencement.
L’expérience fait qu’on est de plus à l’aise mais chaque projet est comme une page vierge avec de nouvelles choses à faire. Lorsque l’on a sa propre agence, tout est à faire du début à la fin.
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Pourquoi avoir décidé de créer votre propre agence ?
Après mes études, j’ai travaillé en freelance pour d’autres agences, je n’ai été que 6 mois salariée dans ma vie. Ce modèle ne me convenait pas tellement donc la création de mon agence a été une suite logique dans mon parcours.
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Vous dites que vous êtes une admiratrice de Richard Neutra. Pouvez-vous en dire quelques mots ?
J’aime beaucoup Richard Neutra et globalement les architectes modernistes. C’est la vision de l’architecture que j’essaie d’exprimer dans mon travail. C’est un américain connu pour ses grandes villas en Californie. J’aime la grande rigueur du plan, des lignes. C’est ce que j’essaie de retranscrire dans mes projets. J’aime dessiner des plans efficaces, hyper optimisés, sans “chichi”. Dans tous ses projets, la lumière naturelle est intégrée au maximum, les espaces sont ouverts. Il y a donc une fluidité permanente.
Au-delà de cela, il a une vision très globale du métier. Il concevait des maisons de A à Z jusqu’au mobilier.
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Vous concevez vous aussi du mobilier, comment l’intégrez-vous chez vos clients ?
Dans l’ensemble de mes projets, il y a beaucoup de mobilier sur mesure. Je conçois des canapés, des têtes de lit ou des meubles de salle de bain. Les objets se dessinent en discutant avec les clients.
La création de meubles et d’objets m’amuse beaucoup, j’essaie d’avoir une pratique un peu plus personnelle liée à l’agence mais qui est plus spontanée. Récemment, j’ai conçu une ligne de mobilier en bois massif en collaboration avec une architecte ébéniste, La femme à la bûche.
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Vous portez une attention particulière dans le choix des couleurs et des matériaux. Quels sont vos critères de sélection ?
Je dirais en premier que c’est la qualité. Même si on s’adapte au budget du client, l’idée est que le produit s’inscrive dans le temps.
Il y a aussi l’esthétique. J’essaie de ne pas trop surfer sur les tendances et tendre vers des choses intemporelles.
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Quel est le projet dont vous êtes le plus fière ?
J’aime tous mes projets ! Mais je dirais que le projet Iéna est marquant. C’est un appartement de 70m2 où tout était à refaire. J’ai pu dessiner chaque élément de mobilier. C’était une vraie vision globale.
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Quels sont vos outils de travail ?
Tous les plans et les détails sont dessinés sur l’ordinateur. Je travaille sur Autocad et Sketchup quand il faut faire des rendus. Je fais beaucoup de dessins et de croquis à la main en noir et blanc. De plus, certains clients aiment les colorier. Quand on est en début de projet, cela permet de se projeter dans l’aménagement sans figer les matériaux ou les couleurs. Plus on avance dans les étapes, plus on rentre dans les détails.
Pour le mobilier, je dessine à la main pour trouver des formes, puis je passe derrière l’écran pour fixer les dimensions et pour trouver les bonnes proportions.
Les conseils déco d’Hélène Guillou
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Vos meilleurs conseils pour choisir un canapé ?
Ce qui est primordial, c’est d’avoir un canapé adapté à l’espace. Il ne faut pas qu’il prenne trop de place. Il y a ensuite l’usage que vont avoir les clients puis son look.
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Plutôt canapé blanc ou canapé couleur ?
Je préfère le blanc mais pas optique car il est difficile à l’usage et ressort trop dans un intérieur. Des couleurs naturelles comme l’écru, l’ivoire ou le crème sont des valeurs sûres.
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Votre modèle préféré de notre gamme ?
Le canapé convertible Alma. J’aime les formes assez droites.
Adresses et influences…
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Une adresse pour s’inspirer ?
Les Puces, celles de Saint-Ouen et celles de Vanves. J’aime beaucoup chiner et j’adore les objets. Ces endroits sont de vraies sources d’influences.
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Une adresse culturelle ?
Toutes les petites galeries de peintures qu’il y a dans le centre de Paris.
Le musée Zadkine à côté du Luxembourg n’est pas très connu. Le travail du sculpteur russe, Ossip Zadkine est exposé. C’était sa maison et son atelier. On y trouve un jardin avec des sculptures partout.
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Une adresse fetiche pour déjeuner ?
Chez Paloma à Belleville, une cantine ambiance retour de Catalogne.
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Une destination ?
J’ai vécu pendant un an en Italie durant mes études. J’aime beaucoup ce pays notamment la nourriture et la Dolce Vita. D’un point de vue artistique, culturel et architectural, on doit beaucoup aux Italiens.
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Votre ouvrage de référence ?
L’interaction des couleurs de Josef Albers est une bible pour l’association des couleurs. Je le consulte lorsque je suis en panne d’inspiration. Mais je lis beaucoup de choses très variées, des livres d’art, de peinture et d’architecture, je cherche des idées partout.
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Les comptes Insta à suivre ?
J’en ai pleins ! Parmi ceux que je suis beaucoup, il y a @Atelier Zero. Ce sont des italiens et j’adore ce qu’ils font. C’est très carré et ça change de ce que l’on voit dans la plupart des magazines.
De plus, il y a le @Studio Shamshiri. Ce sont des architectes américains. Sur leur compte Instagram, ils sont plein d’images de référence d’aujourd’hui et d’hier.
J’aime aussi @Luke Edward Hall qui est un architecte d’intérieur britannique pour ses couleurs et sa fantaisie et @Marine Bonnefoy, architecte DPLG qui a livré une maison contemporaine en terre crue, à Marseille.
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Où est-ce que vous intervenez et Comment vous contacter ?
Paris et première couronne. Toutefois, sur consultation du projet, je peux être mobile partout en France.
Instagram : @heleneguillouarchitecte
Site internet : https://www.heleneguillou.fr.